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Résumé:
La cachette fut terminée aux premières lueurs de
l'aube. C'était une aube mauvaise de septembre,
mouillée de pluie; les pins flottaient dans le brouillard,
le regard n'arrivait pas jusqu'au ciel. Depuis un mois, ils
travaillaient secrètement la nuit : les Allemands ne
s'aventuraient guère hors des routes après le
crépuscule, mais, de jour, leurs patrouilles exploraient
souvent la forêt, à la recherche des rares partisans
que la faim ou le désespoir n'avaient pas encore
forcés à abandonner la lutte. Le trou avait trois
mètres de profondeur, quatre de largeur...
--Ce texte fait référence à l'édition
Poche .
Ce recueil d'Ĺ“uvres de Romain Gary se veut le reflet de
sa double vie d'écriture qui divergera ultimement dans le
couple univoque Gary - Ajar.On trouvera ici le
livre-matrice : La promesse de l'aube, récit de
la jeunesse de Gary dominée par une fabuleuse mère
slave, souveraine et folle, vouant son fils unique au
génie obligé, dans le souvenir magnifié du
père, Mosjoukine, acteur et baladin, rarement entrevu.On
redécouvrira le premier livre : Éducation
européenne, où Gary, parvenu en Angleterre
assiégée, invente, entre deux missions de
bombardement, une Pologne occupée, partagée entre
trahison et héroïsme, entre la vie et la mort.On lira
aussi le roman qui fut le premier prix Goncourt de Gary (le
second, fait unique, allant comme on sait à
Ajar) : Les racines du ciel, où l'incarnation
personnelle impossible oscille entre Morel, un homme-femme
rêvant de perpétuer la nature, fût-ce dans une
espèce menacée, éléphants d'Afrique ou
hannetons d'un camp de concentration, et une femme - jeune,
avilie, Allemande livrée en 1945 aux Russes, en quête
de rédemption. Romain Gary, né Roman Kacew à Vilnius en 1914, est
élevé par sa mère qui place en lui de grandes
espérances, comme il le racontera dans La promesse de
l’aube. Pauvre, «cosaque un peu tartare
mâtiné de juif», il arrive en France à
l’âge de quatorze ans et s’installe avec sa
mère à Nice. Après des études de droit, il
s’engage dans l’aviation et rejoint le
général de Gaulle en 1940. Son premier roman,
Éducation européenne, paraît avec succès en
1945 et révèle un grand conteur au style rude et
poétique. La même année, il entre au Quai
d’Orsay. Grâce à son métier de diplomate,
il séjourne à Sofia, New York, Los Angeles, La Paz.
En 1948, il publie Le grand vestiaire, et reçoit le prix
Goncourt en 1956 pour Les racines du ciel. Consul à Los
Angeles, il quitte la diplomatie en 1960, écrit Les
oiseaux vont mourir au Pérou (Gloire à nos illustres
pionniers) et épouse l’actrice Jean Seberg en 1963.
Il fait paraître un roman humoristique, Lady L., se lance
dans de vastes sagas : La comédie
américaine et Frère Océan, rédige des
scénarios et réalise deux films. Peu à peu les
romans de Gary laissent percer son angoisse du déclin et
de la vieillesse : Au-delà de cette limite votre
ticket n’est plus valable, Clair de femme. Jean Seberg se
donne la mort en 1979. En 1980, Romain Gary fait paraître
son dernier roman, Les cerfs-volants, avant de se suicider
à Paris en décembre. Il laisse un document posthume
où il révèle qu’il se dissimulait sous le
nom d’Émile Ajar, auteur d’ouvrages
majeurs : Gros-Câlin, La vie devant soi, qui a
reçu le prix Goncourt en 1975, Pseudo et L’angoisse
du roi Salomon.Quatrième de couverture
Biographie de l'auteur