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Résumé:
C'est le repas du
dimanche de trop chez Bernard. Traité une fois de trop
d'exsoissantuitarattardé, il explose à la figure
de ses enfants (trentenaires bobos écolos gentils
tendance Ségolène), et leur montre, en moins de
temps qu'il n'en faut pour avaler cinq douzaines
d'huîtres que l'ex attardé de 68 a encore le
verbe haut, les idéaux intacts, et la fougue de le
jeunesse. Une fougue que, de toute évidence, ils n'ont
jamais eue.
Du pur
Pouy, dès le titre.
Mes soixante huîtres
, qui d’autre que lui aurait pu y penser ?
Jean-Bernard
Pouy
en a donc marre de
s’entendre qualifier, par sa progéniture, et
indirectement, via les média
d’exsoissantuitarattardé. Il répond
vertement, avec l’imagination et le verbe qu’on
lui connaît. Mais finalement, ces reproches ne sont-ils
pas dû, essentiellement à l’envie et la
jalousie de ceux qui ont eu une jeunesse trop terne, trop
raisonnable, trop lisse ? Qui regrette de ne pas avoir pu
participer à une telle fête, quoique l’on
puisse penser de ses suites et de ses conséquences
?
Des envieux qui sont
loin d’avoir la verve de notre JB national, et qui
même, de mon point de vue, s’emmêlent un
peu les pinceaux. Parce qu’il faudrait savoir. Et
d’un, soit on est attardé, soit on est ex. Si on
est attardé, c’est qu’on est resté
soixantuitard. Donc exit le ex. Et finalement attardé
ça veut dire quoi ? Que 40 ans plus tard on a encore
la fougue, la niaque, la rage, l’humour,
l’envie de vivre ? Finalement, c’est
plutôt un compliment. Ou, une fois de plus, de
l’envie et de la jalousie. Car finalement,
n’a-t-on pas l’âge de ses idéaux, de
ses envies et de ses indignations ?
Alors, merci JB Pouy,
grâce à ces quinze pages, on peut le dire, 68
n'est pas mort, car il bande encore. Je sais c'est un rien
trivial et rabâché, mais c'est ce qui m'est venu
spontanément à l'esprit. Désolé.
Moins de vingt pages, explosives, jouissives, qui se
dégustent comme une douzaine d'huîtres
accompagnées d'un Muscadet bien frais (ou tout autre
vin blanc que vous préférez avec les
huîtres). C'est vif, vivifiant, intelligent, rageur,
et beaucoup plus enthousiasmant, en cette période de
commémorations qui ressemblent plus à des
enterrements, que tout ce qu'on peut entendre ici ou
là.